« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Sous la lumière bleue de l’enfance


 

 

Sous la lumière bleue de l’enfance,

Là où le parquet ciré

Sent le miel et le bleuet

Où l’oeillet blanc garde son goût

De vanille et de poivre,

Tu avais la voix

Qui lançait les trains, les navires,

Faisait glisser la barque,

Les péniches au ventre noir

Comme l’exil,

Filer les canards gris

Quand les roseaux étaient des couteaux de nacre

Entre les mains du gel.

 

Quand venait la nuit

Ta voix allumait les feux des bateaux

Qui vont vers les îles

Et tu partais,

Me laissais les yeux vides de l’absence.

Claude de Burine