« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Ignorant


 

 

Tais-toi

 

Chante le silence

À la destinée

Donne une demi-couronne

Au magicien

La moitié d'un regard

À l'éclipse de la fenêtre

Et compte les mauvaises

Affaires du jour

Gisant

Dans la doublure

De ta poche

                         Cependant que compromis

Entre la perpendiculaire et l'horizontal

Quelque vagabond

S'adosse à

La nursery nocturne des tramways

 

Des bouffées de nuits noires

Font palpiter le cou

Du Clown de la Fortune

                         S'échappent du bas de son pantalon

De la poussière à la poussière

Jusqu'au chant du coq

Tu peux entendre le cœur battre

Accouplement

Des principes universels

 

Du masculin et du féminin

Qui s'unissent

Et le martyre du matin

Couvert par l'amour des mouches

L'avidité de la jeunesse

Et l'incommensurable

 

Jour de printemps

Qui éclot par répétitions

                         « Soleil mon ami

                         On s'est probablement déjà rencontrés »

Ou encore déjeunant sous la pluie

Tu t'empresses

D'altérer

L'excroissance

De la végétation

À l'aide d'une canne

 

Ou de salir un ami

Du résidu graisseux de ton âme

Obtenu après réduction

                         Vous pourriez aller à l'Empyrée

Marchant ensemble sous le même

Parapluie de soie pétrole

 

« Je dois te jouer un tour

Compte les étoiles pour moi

Malgré leur excès numéral

S'il te plaît garde la plus brillante

Pour la fin »

Mina Loy / Il n'est ni vie ni mort - Poésie complète
traduit de l'anglais par Olivier Apert
Illustration : Drawing a woman by Mina Loy