PAR LA POUSSÉE DES JOIES
Par domcorrieras, le vendredi 5 avril 2019 - Poèmes & chansons - lien permanent
Puis ils jetèrent du sang sur les cerises blanches
Et l’oubli permanent s’en vint à dévêtir son dieu
pour lui crever les reins
Un chien tout chancelant des yeux se fit morne
larbin
Dépositaire de rien
Judas
Presque chrétien
Et par comble de la mer
Les liens des champs se couvrirent de grilles
éternelles
Le vent se défit des prières de pollen
De ses larges bontés humides
En mourant grand valide sur un paquet de chiffes
Les chemins ceints de mimosas
De cœurs en ifs
D’orgues traversées d’opéras à la plus haute branche
Titubèrent dans le silence des nuits
Ployèrent sous l’amplitude des raisons
Des écritures dans le temps traversières
A présent canonnées
Anonnées par de multiples couches
Un fils d’incertaine origine s’écorcha l’âme et
son visage clair sur la jetée des fous
Sa bouche éclaboussa toutes les habitudes
Et l’Arctique bascula vers les noces du Sud
telle une frégate découvrant la bohème
Et Kerguelen la Blanche
La Reine La Belle L’adorée
La superbe se ficha dans le dos des Antilles.
Puis l’homme se mit debout contre sa croix
en vrille La voie des nues
Alla se planter à quelques encolures
d’une lézarde drue
L’étrange cambrure d’une butée de fille
Et la rue dénoua son corsage de ringarde
La vie ne sentait plus la mort
Et l’aumône aux seins trop souvent habités
par l’enfer du repos
De tous ces soirs grinçants où les baisers sont clos
Débita lentement ses prémisses
Le ciel encore impénitent écarta de ses cuisses
les rideaux de la paix
Ses flambantes grimaces
Et les vœux sans candeur laissèrent enfin pénétrer
leurs conques de blondeur par la poussée des joies.
Alphonse Pensa / Les cathédrales en flammes