« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Le malade affligé de la palle jaunisse

 

 

 

Le malade affligé de la palle jaunisse
Treuve le miel amer, le fievreux tremblotant
Au fort de son exces va le flot souhaitant.
Preferant l'appetit à la santé propice :

Ainsi le fol mondain corrompu en son vice
De la loy du Seigneur l'amour ne va goustant :
Il court à son contraire et le salut attend
Du vipere infernal qui le meine au supplice.

Hydropiques enflez que le dypsade mord
Vous plairez vous ainsi à boire vostre mort
Traittant avec l'enfer une ingratte alliance ?

Miserables pecheurs, poursuivez vous ainsi
Au parquet de la mort un arrest de merci ?
De mauvais juges vient la mauvaise sentence.

Jean-Baptiste CHASSIGNET / Mespris de la vie et consolation contre la mort