« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

ILES SOUS LE VENT


 

 

 

 

Mon cœur, si mal blotti dans notre solitude,

L’un à l’autre attachés, nourris d’un même sang,

Mon cœur et mon cerveau, mes ramiers sous le vent,

Retenus à leur toit par une corde rude,

Le toit c’est encore moi et même la maison,

Et même les ramiers qui sont à naître encore

Mais devinent déjà les couteaux de l’aurore,

Palpitants et peureux dans un sommeil sans fond.  

Jules Supervielle / Le forçat innocent / Derrière le silence