Encore une nuit
Par domcorrieras, le lundi 3 juillet 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Quand tout se refusait
à lui que l’isolement narguait
et l’hostilité de ces soleils noirs
qui moisissaient dans les relents de leur histoire
lui salissait la face
il regardait devant
Sur l’horizon un voilier coupait la lumière Le vent
transportait des fragrances de retour Seul contre
tous il persistait dans sa torpeur son accablement
et le silence ourdissait sa revanche Bientôt
du marasme surgiraient les dragons de la gloire
& le pauvre matamore aux lèvres myrtille
accroché comme un gland à son méprisant
palétuvier se redressera et soufflera
son chant triste sur le reste du monde Celui-
ci n’entendra rien comme d’habitude le gris
du quotidien lui tendra les bras Alors
le petit marin aux cheveux longs & à la
chemise blanche brandira son glaive il
brandira sa plume écorchant
la langue des bourgeois de Paris
qui de leurs deniers le gratifieront oui
le petit borgne à l’œil sombre pétillant
deviendra grand — Géant & joyeux un colibri
vient de se poser sur les rebords
de l’inspiration et la s’achève
demain.
Fort-de-France, le 8 décembre 2006
Olivier Larizza / L’exil