De plus en plus
Par domcorrieras, le dimanche 7 janvier 2024 - Poèmes & chansons - lien permanent
De plus en plus fréquemment les contours
de mon corps s'estompent et je deviens
désir de m'assimiler au monde, y compris
à toi, si possible par la peau comme
le tour de passe-passe d'une plate avec l'oxygène ;
et de vivre d'un feu inoffensif.
Je ne te dévorerais pas,
ni ne t'achèverais,
autour de moi, aussi entier
que l'air.
Malheureusement je n'ai pas de feuilles.
À la place j'ai des yeux
et des dents et d'autres choses encore
non vertes qui excluent l'osmose.
Alors méfie-toi, je ne plaisante pas,
dernier avertissement :
Cette voracité-là
emporte tout
avec elle; impossible
d'en discuter calmement
et posément.
Il n'y a aucune explication à cela, juste
la logique du chien qui crève devant l'os.
Margaret Atwood / Laisse-moi te dire - Poèmes 1964-1974
traduit de l'anglais (Canada) par Christine Évain