« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Choisir quel monde

 

 

 

Choisir quel monde dans toute cette eau.
J'entends encore le cri des poissons, l'or qui coule
     au matin sur les feuilles du palmier.
La quête du sens dans ce parchemin de doute.
Le poids des ailes que l'on porte.
Les virages de ces corps qui composaient des nuits.
Le chuchotement du sel.
Le noir d'une plaie dans une ville écarlate.
Les codes que l'on met, pour garder cet effluve dans
     une partie de soi.
Le langage pour le dire, pour ne pas sauter dans la mer.
C'était la bataille des tempêtes, des épines et des
     chutes.
J'ai vu cette chatte toute nue sur un toit dans la nuit,
     j'étais chien touffu s'ébrouant dans les feuilles.
Je crains encore de perdre ces odeurs.

 

Simon Johannin / Le dernière saison du monde