« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

LE VENDREDI DU CRIME

 

 

Un incroyable désir s'empare des femmes endormies
Une pierre précieuse s'endort dans l'écrin bleu de roi
Et voilà que sur le chemin s'agitent les cailloux fatigués
Plus jamais les pas des émues par la nuit
Passez cascades
Les murailles se construisent au son du luth d'Orphée
Et s'écroulent au son des trompettes de Jéricho
Sa voix perce les murailles
Et mon regard les supprime sans ruine
Ainsi passent les cascades avec la lamentation des étoiles
Plus de cailloux sur le sentier
Plus de femmes endormies
Plus de femmes dans l'obscurité
Ainsi passez cascades.

 

Robert Desnos
Illustration : Robert Desnos - Autoportrait