« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Quel flamboiement inattendu

 

 

 

Quel flamboiement inattendu,
Que cet arc dans les hauteurs,
Qui s'élance à travers les nues
Das son éphémère splendeur !
Un bout fiché dans les feuillages,
Il embrasse le ciel à demi,
Il se perd dans les nuages,
Et tout là-haut s'évanouit.

Oh, cette brève vision irisée,
Quel délice pour les yeux !
C'est un cadeau qui t'est donné,
Saisis-le, vite, saisis-le !
Regarde, il pâlit déjà,
Encre une minute — eh oui !
Il s'en est allé comme s'en ira
Tout ce qui fait notre vie.

1865

 

Fiodor Tiouttchev / Poèmes
traduit du russe par Sophie Benech