« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Couché devant Vénus


 

 

LXIV

 

Ceindre de feu la lune et embrasser ton âme

Comme on embraserait tout l’espoir d’une nuit.

La lueur des astres a bercé de tendresse

Autant que de beauté l’Amour qui se déclame

Couché devant Vénus, vestige épanouit,

Où l’horizon s’ouvre dans la délicatesse

En danse verticale, vertige évanouit.

Ce soir, en artisan qui tourmente sa lame

La nuit flamboie autant qu’elle a de loin séduit,

Ouvrant une fente dorée vers sa déesse.

Par ce voile arraché point tous les amalgames

Des éclats de passion aux espoirs éconduits,

Au désir, à l’envie et quand sonne l’ivresse,

Les tambours dans l’ombre se taisent sans un bruit.

Benjamin Milazzo / Ravissement