« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

SOIR DE MAI, DEUX ENFANTS


 

 

Telles des mains et qui bénissent

Ceux-là qui jurent de s'aimer

Sont les feuilles des marronniers

Dans le silence qui se lisse.

 

Et la chapelle du feuillage

A des vitraux d'or sans pareil.

Et l'on devine le passage

De l'ange, annonçant le sommeil

 

Où vont se parfaire nos rêves.

Les yeux sourient et sans savoir

            — Divine trêve —

Qu'une larme se prépare pour l'au-revoir.

Robert Laverny / in Nancy étudiant (N° 54 - janvier 1936)
Photo J. Derobe-Jeander