« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Des Espagne


 

 

Passager de la neige

Tu t’en irais

Le pied qui cloche

Où le sentier est en secret

 

Les cordes roses de la pierre

Veinent le jeu azur des vents

Dont Segovia est partition

Et l’aqueduc d’une Rome seconde

 

Cœur fidèle aux doigts de sable

Ton paysage est sans pays

Il est dans moi

Clé de sol

Clé de ciel

Ta guitare est un arc en paix

Et les hauteurs sont alliées

A celui qui là-bas se dresse

 

La ville est ville morte

Aux murs d’or gris

Dans le bassin séché de l’Alcazar

La joie venait comme l’eau fraîche

C’était promesse

 

Saltimbanque

Orphée à la manque

En revenant de Salamanque

Tu crois que l’amour est derrière

Comme un papillon qui rallume

Tu te tournes à chaque pas

Vers ton aimée qui n’y est pas

 

Car nous sommes

Pauvres hommes

Et de solitude habités

Jean Camille.