« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

aux polyamoureux


 

 

J’aime être étouffé par l’étreinte

d’une ville inconnue et par ses labyrinthes

quand tout sens de l’orientation

vacille et devient incertain

Enfant déjà, j’allais vers les fêtes foraines

pour leur Palais des glaces

et dans les parcs à thèmes

me perdre aux dédales de buis

Aujourd’hui encore

les tracés tortueux

comme les pistes fausses

me procurent un vertige

qui fait battre vite mon cœur

pourvu qu’il puisse errer du côté où il veut

Et je refuse les fils d’Ariane

et je titube cru

à raison ou à tort

vers les gueules concaves

d’aimables minotaures

Quant à mes méandres lascifs

oui : je préfère au lit

les polyamoureux

aux amoureux polis.

Karel Logist / Un cœur lent (extraits)