« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

ROBUR-LE-CONQUÉRANT


 

 

Ce pavillon c’était une étamine noire Semée d’étoiles avec un soleil d’or à Son centre pour le saisir être emporté Par ses yeux cette chose aussi fragile Qu’un lambeau de tissu est un appel
À devenir des hommes plus puissants La croyance en un symbole au thorax Déjà avachi par l’excès de lumière peu Sensationnelle alors que tout là-haut Pointe une vie ascensionnelle un refuge Pour surmonter la parenthèse du rien Déformée par l’écho cette soif d’héler Cet objet inanimé machiné par le vent Et que la pluie va contraindre à mourir Aussi vite que le jour cette croyance Agitant certains esprits plus éclairés
Du jaune soleil aussi du noir prunelle Qui vaincra de ces couleurs affirmées Pourvu que ce soit à distance avec la Loupe donnée à ces fleurs de passage Sur la terre dans les airs une présence Ce résumé d’une inconnue qui sait cette Chose obligeant à sortir de soi à prendre Le risque de voir en étant reconnu alors Que personne ne se connaît ce pavillon Est-il une écharpe qui dérobe un visage Comme l’éveil d’un conte de fées ou la Naissance d’un regard neuf sabordant Quelque chose de plus puissant que la Mort invisible ne va-t-il pas la cacher au Détour d’une chute sur un corps en bas

Patrice Maltaverne / Jeunes et vivants (extrait)- Précédemment publié sur le site Poézibao, ainsi que de nombreux autres textes de cette série. Voir ici : https://poezibao.typepad.com/poezibao/2020/07/feuilleton-jeunes-et-vivants-de-patrice-maltaverne-