« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Ta robe blanche sur le miel de ta peau


 

 

XXVIII

 

La soie glisse sur l’herbe au vol des papillons

Dans un frémissement soudainement teinté

D’un bruissement d’ailes à l’intense émotion.

Le soubresaut palpite aux caresses filées

De ta robe blanche sur le miel de ta peau

À chaque mouvement de tes hanches légères.

Quand tes pieds nus foulent l’herbe au bord du ruisseau

L’onde de l’eau se fige et le souffle éphémère

Du rouge, vert, jaune semble accroché à toi.

Ta peau douce et sucrée à la chair de mangue

Effleure les roses d’un éternel émoi,

Ce parfum argenté du clair de l’aube exsangue.

Sur la pointe des pieds, ton pas tout en finesse

S’étiole sur la toile avec délicatesse.

Benjamin Milazzo / Ravissement - sonnets barbares