« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Odeur

 

 

 

Toiles d'araignées lamentables du marquis de faïence
Tissus emmêlés dans un faux pas cadence
Dans sa robe au pied du Christ rose
La surprise c'était des grands yeux
Vaguement anxieux comme une huile vénérable
Engourdis de bonheur dans un jardin unique
Émotion extraordinaire sur l'ivoire,
Peu à peu la mer respirait comme on respire
Et dans une sorte de dédoublement
Une grande paix de buis projetait vers elle
L'irrésistible sommation du panorama mortuaire
Les cheveux en désordre son âme religieuse
Souriait à mesure que ma vie originale
Se donnait tout entière
Comme un soleil de soie
Architectures magnifiques dans les vagues.

 

Francis Picabia / Poèmes et dessins de la fille née sans mère