« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Les vents des royaumes tournent autour de mes épaules

 

 

 

Les vents des royaumes tournent autour
          de mes épaules.
Un jour je serai cette vieille idole
aux portes de la cité sainte.

Tu viendras toucher mes genoux de bronze,
mes muscles d'amertume.
Tu chasseras les grosses mouches agglutinées
          sur mes yeux.

Tu seras Reine Fleuve et Palme.
Je graverai ton nom sous les paupières
des morts.

Tu seras le jardin retrouvé, la source
sous le vert feuillage.
Tu seras la Nuit l'Ordre et l'Orage.

Les vents des royaumes tournent autour
          de mes épaules.
J'ouvre à nouveau le Livre des Ferveurs,
et m'endors dans la clarté pierreuse
          de tes douces paumes.

 

André Laude / L'Œuvre de Chair