« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

L'ascendant, l'usure, la pâleur de nexus

 

 

Au petit matin bourgeonnent les trompettistes du parquet.
La paupière de la fenêtre, sa croûte — de mehter.

Ds grands fonds du dictionnaire monte un bruit sourd,
          ses orgie, leur rumeur.
Et la poésie suppure à travers la fermeture éclair
             de l'écorchement, elle fermente.


Avec leurs réflexes de fiel,
          l'encre chlorophyllienne des pairies de Wat,
          Verlaine, ses fesses fouettées,
          le silence de steppe qui résonne
               depuis la Maison du peuple,
          le thé anglais du désespoir.
L'ascendant, l'usure, la pâeur de nexus.
Tu regardes.
          En voilà la mesure.


Tu vois les événements du monde tarir
Et leur lumière sourdre de l'oubli
          comme d'une étoile lointaine
                              qui s'est éteinte il y a bien longtemps.


Tu vois s'effiler l'ombre de leurs mots
     qui coulent ici du sang électronique d'un clavier azerty.

Linda Maria Baros / Inédits