« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

À mes yeux

 

 

 

À mes yeux (mais je ne vois pas) le vent
Derrière les vitres secoue, dans un ciel de verre,
Des arbres à feuilles persistantes sur la terrasse.
Et ce n'est pas une route que celle où la lumière
Se fait aveugle en se perdant… C'est un vieux
Couloir familier, où
Une voix nue d'ivrogne
Ou un vrombissement amorti pleut
Dans un écho qui ne change jamais.

Pier Paolo Pasolini / Rome 1950. Journal intime
traduit de l'italien par René de Ceccatty