« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Un gibut carnatron


 

 

— Akré pinaudasse de mouillassons ! As-tu prou zigueuté ces doué marmelles, tout au long du serpic, en ligue de s’arpointer le crenard, eul’chon Litourasse ?

— Mais zigueutes donc !

— J’y gueutzi ! Ma poëlle, c’est tout grat’, c’te minarde, l’as tu juctancé !

Doué bombés s’esclapaient de belles rufines ! Ça, pour juctancer, ils tombaient schpli du manigon, les doué cremures.

C’était en troize, à la durée des pinailles, par une rudesse d’ouvrance, aux contristes du Magnifiat de Ribaute, tout largo des Grands Confins.

J’avais surpouné cette jibnate et hibron, de contrée tout à fait bordée, quelques durées d’outrepesse et j’en avions marchi le trucond désir de l’exploriser de tripes en cailles.

Arbinant pendant quarante versées, j’avions coltru moltinettes sur moltinettes et décidé par un sole iris de m’y chabreauter.

Versaresses ! Quelle mouche n’esti point dégliné ! Oustipez donc !

Le premier gattura venu, je tombais en bilienne et, n’en cramant filon…

m’assoupis sous la douchante feuillée d’un gibut carnatron. Kilo de broquines m’érujais-je. Arni pieu d’igrondins ! Somînes treizantes, ottes nurvinzes, moltu cinquinotes… Je ne duques !

Jabondes fût-il que me v’la craliné en grousses par la juctance délaburée de ces doué bombés, aux pinandes clochenouilles et à la bine cireuse, moque l’urlupin des Contes de Glandufion.

Hussurant les écailles, je dressais alors tout grand mes promesses, sans faire le schtru ritard ! Meqs doué carnissons s’en gloutinaient de belles ! Aux primes du largon, tout brenaud du lantiscule, que ne se traquinait prou !

Doué crevines ou marmelles, c’est selon (on dit crevines au sud et marmelles au nord), s’abricotaient le charmin, toutes fressingues baladées. Et ça groupinait et ça groupinait !

Je ne pus m’empêcher de m’esclaffer. Le ritard morniflant de mon glodur fit s’aglir le menu trupin des mouscaillons. M’attribuant, il catilina : Carpion, que megorrez-vous dans le contriste ?

Il était trop tard pour coincer le semard… aussi me valais-je, tout trimu et cognifiant d’un semanti, saltopiant.

— Hubert de Glodur pour vous contourner, messions les bombés ! En explorance dans votre ultron Magnifiat… je calamine pour le péquore quotidien, versatile caloutin de Likunum, primurat extrasit de gratifiante qualité… Mais, que drèjes-je pour vous amagir ? 

— Akré nuctée ! Vous gerbez de Likunum ! C’est y chion nublique ! As-tu esgourdé c’te pinaille eul’chon Topin ?

Le chon s’en était lampi et me galifiait d’un air tégéviste totalement aspinant.

Un ange passa, muni d’une chignole.

— Zigueutes-tu, eul’chon Litourasse, c’te potin cremard m’a tout l’air d’un betteravier ! Potofions-le et briquons nos vrevines, nom d’un liebig !

— Halte-là messions, je vous en radiote, voici mon postulant, dûment écriné par les services de fouine ! Zigeutez prou, me satuais-je.

Sur ce, lobrant mon tryptique postualtoire, les doué mouscarins s’obliquèrent. Ils gruyèrent et me tendirent aplomb la gousaille, en signe de calamité civile. Mais à l’instant plouc où je m’alurait à leur souper la gusaille, le grand cri des marmelles en ébuction tragédia l’immensité gutturale du templan bleuté comme le zinc d’une dentition bancaire.

Tout trozins, nous glutâmes à fond le raillant, espérant encore et collintant potin un brin de rabotines, car une fois le cri crémuré, nous le savions oncques munides, il serait trop tard.

Nous furnâmes prou et prou, d’un filorgnat l’oltru et l’oltru puitrinant le glandu, dévalant à toutes quenelles les esbourdantes petiotes nanichoïdes qui pinuraient en sonantes les douces pentusques de ces chabreuses printinadières. Oh, comme elles gonaient tremblu, comme elles frimaient le lupus de mon âme chanarde ! Je m’en mouchine encore le meliose.

Un diablon couina dans les versines, sponsorisé par Littré.

Mais nous n’avions que faire de ce bidule, les arpouineuses étaient toutes bliniches, il fallait assurer le cloutage.

— Messions, je vous en comprime, faites chenard, je vous suis !

— Akré poutine, j’m’en vas t’leur biturer l’herbaille à ces menuires. J’me sens dévoré ! jaspina le chon Topin.

Et sur ces vesses, il shampooina le cardon de son coldoux et s’enfrigna derechef dans l’oltru chapon des poitrinesses attroupies.

Il ruffina tant et si nuc qu’elles leclanchèrent du mazda.

L’olobrante ! la dulnotte ! la cointrine ! l’abiqueuse !

Je n’aurais anti-moltu de nazords pour cingler cette merveille d’agglutinante compagnerie.

Dardingo, ce fut  le tour de Litourasse, puis le mien. Nous brinquetâmes à qui frou-frou toute la lunance et toute la nictance. Cela crée des liens, c’est télévisuel !

Lorsque les crevelles furent absoutes, nous balayâmes la verdure et décidâmes d’un commun éructat de ne plus faillir à l’ultrance des badinettes.

Nous échangeâmes même notre ligure.

Un balbazard éperdu caquetta aux rifles du carnatron. C’était l’oriflamme du temouiro, l’altibrand du départ, le dichotome du rigourdin.

— Morneu, camouflais-je à l’auspice des bombés, onctuelles et patinaudes ne me badureraient de cette technique ribourdine ! Morneu !

— Caluire ! morniflèrent les crevard en corapon.

C’était l’heure pile du saxopan usurpeur.

Proyu trompard, lorsque je revins enfin de cette chenue vaillante, j’ignifiais mes quinquenaudes aux proximats tradicus de mes gattiers pretonds.

Aucun ne me crût !

Dom Corrieras / texte publié dans Léo - le magazine des Lyon(s), vers 1984-88… sous le pseudonyme Ernest Sud-Ouest