« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Prince Priez


 

 

Prince    Priez

N’ayez point remord

Des renaissances intimes

Restez à l’écoute de la chair

Et sans crainte jamais

Goutez à la coupe

Ou trébuchez

Sous le poids de la croix

Les bois craquent et résonnent

Et la lumière est calme

Vous enferme

Dans les paroles du livre

Pénombre propice à la paix

Aux chuchotements des tremblements

Les terres s’éloignent

Les hommes se soignent

Les continents dérivent 

Et vous sur la rive

D’un fleuve jamais pareil

Osez le réveil

Osez les mots mouillés en silhouettes

La mauvaise projection des danses

La chorégraphie des paragraphes

Les ombres incertaines sans mise au point

Livre oublié sur le rocher 

Blanc brûlant

Cuir grillé

Papier trempé

La fin des certitudes

Un serpent son nid y fera

Répétant la vie à l’infini

Le souvenir de ce qu’il sera

Et vous        Prince         vous priez

Avec remord

Les renaissances intimes

L’écoute de la chair

La crainte à jamais

La coupe et le trébuchement

Des bois de la croix         les craquements

Et vous        Prince         vous priez

Dans le tremblement des terres et des fictions

Pascal Giovannetti