« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Poème écrit à huit heures du mat’


 

 

pour la juste cause de causer et faire grandir un peu notre maison, avec ce mobilier. Puis une Lettre, entre deux angélus la bafouille n’ira peut-être pas à Manosque sonder le cœur des Correspondances mais dansera sans doute à l’unisson de tous les sons tragiques, la gueulante Gilet-Jaune la brûlerie au Congo le diable en Amazonie, cher frangin le Gorille ta bite où loge-t-elle aujourd’hui ? le Facteur la boussole fracassée   apprend sa levée, frappe ses lettres comme il respire, songe à devenir pope d’un monastère où l’huile de coude coulera de la plaie des oliviers, en attendant il écrit sous la baguette de Toscanini, le timon et l’âme vierge de Pasolini et pourquoi donc pas vers son pote l’Horizon qui, loin de faire morale à tous les clébards solitaires, laisse le passeur de bonne chair et la fontaine bien faite lui pisser dessus, la poésie est à ce prix tel un orage chargé au maté mille témoignages de colère pour seul matos pis de cri sauvage à la botte franche du Chat botté, il frappe là où le cœur sonne le plus vrai, pour seule beauté folle honorée sur la halte fluviale au port de Metz, un totem sur le rivage, la voix de Joël Gross : reluque-moi un peu cette fermeture Eclair de l’horizon crochetée par les doigts de Rimbaud ! J’écris oui avec de l’encre-Moselle avec fantaisie la flamboyante offerte par des voyageurs rançonnés par une pluie de banalités, pis soudain traversés de modestie, voilà enfin de vrais potes épatés que voulez-vous c’est tout c’qu’elle veut la Poésie, quand avec prose et la prière partagée on s’en promet tous une bonne promesse oui la grande verge de l'arc en ciel : ce sera bon de la voir un jour nous auréoler le cœur !   

 

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Claude Billon / Pour saluer maître Dom (extrait d'une lettre) - 12 août 2019