C’EST UN PAYS
Par domcorrieras, le samedi 13 octobre 2018 - Poèmes & chansons - lien permanent
I
C’est un pays de montagne,
mettez vos pas dans mes pas,
mes chers amis, soyez purs
soyez fins comme la neige —
on entend siffler déjà
l’ombre d’un hiver futur ;
c’est bien plus haut qu’on ne pense,
vous n’êtes pas seuls, suivez,
suivez-moi ; où êtes-vous ?
Ils tombaient sur les genoux)
C’est bien plus haut qu’on ne pense
(Pourquoi n’avancent-ils plus ?)
C’est un pays de silence.
Celui qui parle est perdu.
IV
Sable pur et stérile
crépitantes orties
devenez mon asile !
Mes dures amitiés,
mes pierres calcinées,
les plis de vos années
me font signe sans geste
et me parlent sans lèvre.
Chers compagnons du monde,
vos verres sont trop lourds
je bois à même l’onde.
VI
Grands os tranquillisés,
bouquets de patience,
caressés, caressés
par les lisses années,
par les pierres âgées,
les méditantes eaux.
Et toi, maigre nature,
la noble tête allée
au riche goût du vide,
les orbites rendues
à l’azur voyageur,
la bouche enfin, la bouche
ouverte à tous les vents.
Mais l’âme souhaitée
s’arrête sur le seuil.
Elle n’ose habiter
cette sèche demeure.
Que perdure l’absence
et les vents sans raison
et le cri des saisons
— ô déserte maison ! —
VII
Orgueil et chasteté
poème bien gardé
ces mots ne livrent pas
ta profonde figure.
Tu demeures, tu dors
serein et sûr de toi
comme une pierre dure
qui contient un peu d’or.
Géo Norge