« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

IRÉNIQUES


 

 

Vieux soufflets de la fièvre

des lombes

des poumons et de mes joues

 

Nouez votre attente

et même si ce qui vous dilate

ainsi qu’une fanfare

au-dessus de la fête

n’est pas vôtre

mais d’un fond plus bas

où vous l’avez trouvé

inépuisable et sûr

que le silence en soit ^plein

comme une attente

insupportable

 

Vieux corps pneumatique

te voilà nu

dans la parole non navigable

frissonnant

dans cette eau de montagne

en amont des villages

loin du gué

des passages ordinaires

et te voilà

vieux souffleur génétique

comme une pompe ancienne

au milieu de la place

absorbé aussitôt par la soif

aux cent bouches des commencements

 

 

 

 

Ed.Cadex, 1994.

Werner Lambersy / L’éternité est un battement de cils - Anthologie personnelle