« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

SAUMÂTRE SOIRÉE


 

 

 

 

ramassant l’épeautre le sarrazin si

férü d’Abyssinie quel joueur

fleurissait l’horizon valeureux où le

Soleil Vendangeur plongera vif

(oh sombre Sang) !… j’allü

me rien je n’étais qu’un

piètre liseron accroché à 2 ou 3

miradors & ça n’est

pas peu dire… Pierrot mal fari

né mal boulangé mal

mangé comme jadis l’on s’imag

inait que le CHRIST logeait

dans la douceur dü miel je ne suivis

nül chemin ni cheminée La bavardi

ze m’a rigoureuse cala mité Si

la nuit tardait trop la pauveté

noircira brülera TOUT je n’ai

d’éclaircie qu’en février — D’issi

là tenir le coup (ne pas se

rompre le cou) & chak matin il y a

derrière mon logis un coquelet roux

dont le cri étranglé dessine dans le gris

un meurtre fou L’index dénichait quels

fünèbres bijoux süspendüs dans les

rameaux d’un HOUX — j’avv

ance comme la taupe qui parmi

le sol noir cherche koi (elle ne le

formülette pas) c’est le ZAZAR qui déci

dera & à la fin dü trajet dans le 

sombre là-bas c’est un rübis que

son museau trouvera ?…

Ainsi la fadeur se transformera

en éboulis Le nénüphar géant

d’amazonie aura des feuillets

aussi larges qu’un stüdio C’est

bien sec d’avoir écrit tout cela &

disons-le où donc brillerait

la SORTIE (nül ne le

saura) :

Jean-Paul Klée / DÉCEMBRE DIFFICILE
Photo : Jean-Paul Kléae par Claude Billon