« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

EN CADEAU UN POÈME D’ARGENT


 





Je sais que tout cela n’est rien et que la langue que je parle n’a

pas d’alphabet

 

Puisque le soleil comme les vagues ne sont qu’une écriture

syllabique que tu ne déchiffres qu’au temps de la tristesse et de l’exil

 

Et la patrie une fresque aux couches successives franques ou slaves

et si tu t’aventures à la restaurer tu vas aussitôt en prison et tu dois

rendre des comptes

 

À une foule de Pouvoirs étrangers toujours aux dépens du tien

propre

 

Comme il advient dans le désastre

 

Cependant imaginons que dans une aire de temps anciens qui

pourrait être un immeuble d’aujourd’hui des enfants jouent et

celui qui perd

 

Se doit selon les règle de dire et de donner aux autres une vérité

 

Ainsi ils se retrouvent tous au bout du compte tenant dans leur

main un petit

 

Cadeau un poème d’argent.

 

 

 

 

 

L’arbre de lumière et la Quatorzième Beauté, 1971

Odysseas Elytis / Le soleil sait - Une anthologie vagabonde
Traduit du grec par Angélique Ionatos