« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Lac intérieur


 

 

 

 

Par deux, les libellules ioniques traversent

le ciel plein de l’amour d’été. L’ombre

est humide et fraîche dans les mains de l’air,

fluide entre les doigts des branches centenaires.

Ici bas, les ailes se froissent. Les corps transparents

prolongent le roseau qui — dit-on — est un homme

à la merci du vent. Mais les libellules ont un délai

à respecter avant de devenir humaines.

Fabrice Farre / Le chasseur immobile