« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Couvre-feu

 

 

 

 

 

 

Dans le lit de la loi couche le malfaisant ;

Contre le feu mort de la loi tremble le juste.

Effrayée la bonté se cache au fond des cours,

Dans les yeux des enfants

Retournés du côté de l’enfance déjà perdue.

Une longue hésitation saisit les avenues.

O sommeil de l’espace, qui

Nous égare à présent sur les ponts démarrés du rêve ?

(Et sans cesse des profondeurs soupirent les sirènes.

Tel qui dormait près de son cœur entend

Battre par les fourrés le pas du matin qui s’approche

Et les dieux impuissants pleurer dans leur retranchement.)

Jacques Réda / Récitatif