Je parle à n'importe qui
Par domcorrieras, le samedi 23 janvier 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
…/…
DEMAIN DEMAIN DEMAIN DEMAIN
Comme une fleur venue d’on ne sait où, Petit
Fanée déjà pour moi, pour toi dans les vitrines
Dans un texte impossible à se carrer au lit
Ces Fleurs du Mal dit-on que tes courbes dessinent
Vos constitutions
Ma constitution
J’ai la constitution d’un âne de trente ans
C’est vous dire l’objectivité de mes braiments
Vos morales toujours les Vôtres
Votre café au lit au croissant au petit coup jette-
m’en donc encore un p’tit
Vos chemises échancrées qui plissent sur le pressing,
le premier à gauche dans votre quartier
Les pressings de droite tu ne peux pas les supporter
Ils plissent de travers T’as l’air d’un cerf-volant
Tout ce qui vous muselle
Tout ce que vous adorez
Tout ce qui est votre mort quotidienne
Je suis ma mort Tu es ta mort Il est sa mort Nous
sommes notre mort
Et votre mort aussi
Quant à leur mort, qui s’en prévaut ?
Tout cela pour moi c’est terminé
DEMAIN DEMAIN DEMAIN DEMAIN
…/…
Léo Ferré / Je parle à n’importe qui (extrait)