COURS DE LA VIE
Par domcorrieras, le mercredi 2 janvier 2013 - Poèmes & chansons - lien permanent
Toi aussi tu visais haut, mais l'amour nous courbe
Tous de force, nous plie tous la douleur plus forte,
Et pourtant notre arc ne revient pas
À son point de départ en vain.
Monte donc ou descend ! jusqu'en la nuit sacrée
Où la muette nature ourdit les jours à venir,
N'est-ce pas, même au plus biais de l'Orcus,
Une règle qui règne encore, un droit ?
Je le sais d'expérience. car jamais, dieux du ciel,
Vous ne m'avez, ô mainteneurs du monde,
Conduit, il me semble, comme maîtres mortels,
Par les sentiers unis de la prudence.
L'homme, disent les dieux, fasse l'essai de toutes choses,
Que, nourri de leur force, il sache gré à toutes
Et comprenne sa liberté,
Rompre là, s'en aller où il veut.
Hölderlin / Odes (traduction Robert Rovini)