« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

BÊTES DE PEUR

 

 

 

 

 

Fioritures : l'espoir qui des jours s'encombre,

Pour faire chanter l'eau, souffle dans ton verre,

Verse l'eau par terre

Où n'a pas soif l'ombre.

 

Caressez-moi, chats de la peur

(Mes cruels orteils mangent du sable)

Qu'on vous laisse avec moi ; que je change de couleur :

Certaines personnes sont une fable.

 

Sage, bêtes alléchantes !

Pour vous chaque cœur est un sucre

Et vous soufflez dans l'eau qui chante

Car j'ai mis mon cœur bien haut qui chante. Un mur

 

De vitre vos yeux ont.

Ne me remplissez pas d'eau froide,

Que je devienne les maisons

Aux vitres roides.

 

Eau ! Je bascule autour d'une

Bille dans mon talon droit.

Oh ! les parquets, les droites prennent le droit

De faire semblant d'être des dunes.

 

Quelque chose de dur vous bat, vous fait partir,

Chats léchants de la peur.

Langue de savon, mains de beurre

Rance : voilà ce que font ces hétaïres.

Olivier Larronde / Les barricades mystérieuses