SI JE MEURS
Par domcorrieras, le lundi 15 avril 2024 - Poèmes & chansons - lien permanent
Si je meurs, qu'aille ma veuve
à Javel près de Citron.
dans un bistrot elle y trouve,
à l'enseigne du Beau Brun,
trois musiciens de fortune
qui lui joueront — mi ré mi —
l'air de la petite Tane
qui m'aurait peut-être aimé
puisqu'elle n'offrait qu'une ombre
sur le rail des violons.
Mon épouse, ô ma novembre,
sous terre les jours sont lents.
Jacques Audiberti
Illustration : Jacques Audiberti par Léonor Fini