« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Avenue Victor-Hugo, Paris 9 janvier 2001

 

 

 

Victor Hugo, vieil océan, je te salue
Les vagues de tes vers viennent battre ma tempe
Ces vieux alexandrins dont tu tins haut la hampe
Comme un drapeau s'exaltent dans ton avenue

Silencieusement la pluie en la nuit trempe
Le chien de la mémé, la fille tête nue
L'homme d'affaire à la serviette pansue
L'autobus qui dans la circulation rampe

Moi, je t'offre un sonnet, voilà qui t'eût surpris
Cette forme, je sais, tu n'en fus guère épris
À peine cinq au sein de l'énorme fabrique

De tes poèmes. Aujourd'hui je marche vers
L'Étoile. Je ne vois dans aucune boutique
La moindre allusion au moindre de tes vers.

10-11 janvier 2001

 

Jacques Roubaud / Churchill 40 et autres sonnets de voyage