« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Enterrement céleste

 

 

 

Le rouge-gorge qui vit dans mon jardin
vit aussi en moi. Voici l'intérieur,
tandis que l'état se dévide à travers
une vaste étendue divisant le ciel.
Il y a tant et plus;
ces choses servaient de passage
à l'après-midi porté par la lumière
cascadant puis s'enroulait
comme une bride autour du jour.
Oui, le jour, staccato
sous la bannière d'azur et d'or;
puis on apprend, comme on apprend
du crépuscule, comment regarder
par ici, et pas ici, en souriant.
La glycine à la fenêtre
ondoie, haut, et bas, et haut,
c'est si loin en même temps, dehors.
Je suis ici où le monde s'ouvre.
Il y a des lointains, toute
l'échelle tonale explose,
clarté à l'aspect atténué,
charge utile livrant une poussière sensée.
Voici un jour idéal pour mourir.

Peter Grizzi / Et maintenant le noir
traduit de l'américain par Stéphane Bouquet