« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Don qui chante


 

 

Don qui chante

Par les ruelles d’Alicante

Jusqu’Alcala

A dada sur ta Rossinante

Des cantilènes flamencas

Tu bois trop de limonadas

Quand tu rames c’est l’Armada

Tu fais la guerre aux limonaires

Pour l’amourette c’est nada

Toutes les belles qui t’enchantent

Se rient de toi

En secouant leurs castagnettes

Comme des brujas au saba

Et tu décampes

Don qui pleures

Tes doigts sont marqués au goudron

C’est le hâle des prolétaires

Los disastros de la guerra

T’ont laissé là sous le portique

Regarde ton fils fait la manche

Tous les dimanches

Dont il essaimera l’obole

Au bal chez Pepe Gallego

Don qui meurs

Cette fois tu n’en reviens pas

De cette rose couleur sang

Dont on t’a fiché les épines

A bout portant

Dans le terreau du cimetière

Les morts ressemblent aux cyprès

Qui se hissent sur les cailloux

En nous indiquant les étoiles.

Jean Camille