« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Fantaisie


 

 

Le

Grain de Café

disait jules du sexe féminin

 

 

Ah ! qu’est-ce qu’on aurait plaisir à lui montrer ce tableau ce ressenti polyphonique

cette hurlée de désorientation copulée et hop pour faire du réel une réalité plus

jouissive encore, un songe aux commissures du rêve, pinceau pèlerin la dive

Douleur et ses fiançailles avec celui de mes potes qui plote à l’aise avec

la langue osée,

 

cause avec le patois couillu des Couleurs plutôt

 

qu’avec la morte langue renversée dans un sommeil pantois

 

 

la grosse dérouillée des abîmes dans un ventre affamé oh le sexe

fait de ses touffes intrépides, le cher Leroy le Michel

 

qui frappe toile et s’endort pas !

 

mais serre les fesses d’une chair épuisée, nous remplit de foudre le coeur tout comme

le baluchon du rossignol avec autre chose que du Covid ou du sans-va-en-guerre,

pour lui l’horizon fugue avec des étoiles nées sur le plateau de Mille Vaches

 

ou le carnage 6 août, d’Hiroshima

 

 

l’étreinte d’une ardeur va-t-elle s’y inviter – pas sûr

 

la Peinture s’ouvre seule un front souverain, fende lune, plaisir confié à la tambouille

des bouilles, seins irréguliers comme dévorantes paroles, ces bouchées atomiques

réduites à un souffle de mammifère, le corps panique, jouissance déflagrante et sou-

 

dain foutre d’or, le verbe décroche la bécane du Tour de France, Fausto Coppi

 

mollets du Soleil sur la selle avec lui alors on taille la route, on frôle des saillies, pis

on gomme la merdouille inerte oui on ose l’inconfort !

 

ici on épouse les confidences de l’éclat, un éclat sorti de ses gonds

 

et tout ce chemin vif vit sur cet ordre de fleurissement : cette peinture vient combler

un appétit oui, celles des Couleurs qui accroissent la richesse d’une passion

 

ô chaque brouillon de poèmes troublés par les voix multiples d’une fontaine Corse

grand Vin des Ailleurs, tout ce que vie vous offre de vrai de fort de marche révoltée

 

comme pour chausser les ardeurs d’une chanson !

 

Marche à ce qui jouit, mec

 

c’est le jeu même de la beauté,

 

ça bavarde dans le coeur et le coeur se fout bien de trop bien tout piger

 

ce jour de colère caniculaire fait son bonhomme joufflu

 

j’ai quitté Loire au tranchant d’un son immense, sa joie solitude plus forte

qu’intempérie, sa grotte à souhait de cave pour recevoir un Facteur-poète, ô ramenez

les Drôles d’Oiseaux à la lumière et Simon, l’ami d’une Poste aux myosotis tout

comme les arcs en ciel qui ratent leur tram pour ne pas se rendre chez un patron,

 

viendront ici s’y réfugier

 

effort grelottant jailli comme ancré en l’oeil, Cottenceau Giono avec Nous, elle a du

culot la poésie, de son coude au comptoir en marche belle de Compostelle ho ! le

rêve nous fait poème comme un GPS de l’inconnu, apprends-moi ton beau ton bon ta

merveille du Verbe, magie Mougin à l’estompe, cher le Michel du Haut-perché

agrandis-moi de cette cordée, travaille à poignées fortes pour nous aimer, la bonne

aventure pour seul congé

 

couleur portée au firmament du corps souffrant, chantier que l’on fredonne à plaisir

comme un petit Soleil torréfié pareil

 

au

grain de café

disait jules pour dire

 

le sexe féminin !

 

 

Claude Billon - novembre 2021
Illustration Michel Leroy