« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

À la vue de ces êtres pleins de convoitise


 

 

À la vue de ces êtres pleins de convoitise,

Je pense au ver à soie qu’enveloppe son fil.

 

Ils veulent posséder toujours plus de richesses,

Leur esprit, leur corps ne se tiennent jamais cois.

 

Avec le temps, leur caractère s’avilit;

L’âge venant, leur fol entêtement s’accroît.

 

Une fois qu’ils sont en route pour l’au-delà,

Il n’est plus rien qui soit même leur moindre avoir.

 

Puis à d’autres, la jouissance de leurs biens !

Et c’est leur nom qui finit par être oublié.

 

De ces pauvres gens qu’empoisonne leur sottise,

Je ne saurais parler sans les prendre en pitié.

Ryôkan / Poèmes de l’ermitage