« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

LA SCÈNE


 

 

Sur la table on avait posé

une tête en argile

aux murs on avait mis

des fleurs

sur le lit taillés dans le papier deux corps

prêts à l’amour

sur le sol couraient des serpents

des papillons

un grand chien montait la garde

dans un coin

 

Des fils traversaient la chambre

en tous sens

il était imprudent

de les tirer

l’un de ces fils poussait les corps

à l’amour

 

Dehors le malheur

battait les portes

Mìltos Sakhtoùris / Face au mur
traduit du grec par Michel Volkovitch