LE VOL DE QUETZACOATL
Par domcorrieras, le samedi 4 avril 2009 - Poèmes & chansons - lien permanent
★
Puis le temps à son tour arriva pour Quetzacoatl, où il sentit les ténèbres rouler en lui comme une rivière, comme si elles avaient voulu l’entraîner, & il songea alors à partir, à laisser la ville dans l’état où il l’avait trouvée & à s’en aller, oubliant à jamais l’existence de Tula
Ce qu’il fit ensuite comme le disent tous ceux qui racontent encore l’histoire de l’Incendie : il mit d’abord le feu aux maisons d’or & d’argent, aux parois constéllées de coquillages rouges, & aux autres objets de l’art toltèque, nés du travail des mains humaines & de l’imagination du cœur
& il cacha ensuite les plus beaux d’entre eux dans des endroits secrets, dans les profondeurs de la terre, des montagnes & des gouffres, il les enterra là, prit les cacaoyers & les transforma en acacias épineux
& les oiseaux qu’il avait amenés des années plus tôt, aux plumes vivement colorées & aux cœurs animés d’un feu vivant, il les expédia devant lui, afin qu’ils ouvrent le chemin qu’il allait suivre jusqu’à la côte
& lorsque tout fut achevé il se mit en route
★
Peuple Aztèque / Le Vol de Quetzacoatl (extrait) / Les techniciens du sacré - Anthologie de Jerome Rothenberg - Version française établie par Yves di Manno.- Éditions José Corti.