« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

poème pour la mort d’un soldat américain au Vietnam


 

BUK-1140x660.jpg

 

 

 

la balle a traversé le trou du

nombril

15 kilomètres de large —

        elle est ressortie :

        ces pennies à tête d’Indien

        ces vieilles putes mortes

        la mer chamboulée passant comme

un toast

        rose

devant des bouteilles d’enfants

        orange

gouttant

        goût

            vides

 

 

le baromètre

        descendait

tandis que les canons se dressaient comme des

        érections —

et renvoyaient la salade de pommes

dans le

        ciel.

 

 

(c’est alors qu’il est mort, en remplissant de billes les ballons de

baudruche au milieu des éclats de rire 

du prince.)

Charles Bukowski / Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines