« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

L’HOMME AUX POULES


 

 

 

 

    Le quignon qu’il émiette sur la crête des poules est une offrande à sa terre. un rayon de soleil le sacre. Une murette suffit à sa majesté.

    Sur les hauteurs du village, chaque jour assis là, il règne sur une basse-cour vagabonde picorant à ses pieds. Un chat s’en mêle, que le pain ne concerne pas et qui interroge quand-même, les yeux levés sur le visage d’une énigme familière.

    Méticuleusement, l’homme distribue les grains de lumière. Ce geste suffit à sa paix, et l’attente des bêtes. dans son dos, les vieux murs l’approuvent.

 

 

Sur une photographie de Jean Dieuzaide.

Michel Baglin