« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Longtemps après l’ère du couchant


 

Francois-Cheng_8849.jpg

 

 

Longtemps après l’ère du couchant

Toutes gloires du jour éteintes

Des entrailles de la vallée

S’élève un son de flûte

                ivre enfin d’anonyme extase

Montant encore, toujours plus haut

                en volutes, en spirales

Vers la voûte ardente

Longuement l’envoûte

Soudain la traverse

                et s’abîme dans l’obscur…

 

De tout son lointain

L’astre touché

Descend à pas aériens

Doucement enveloppe

                le corps terrestre

Lentement le consume

Enflammant

                cheveux et ongles

Faisant fondre chair et os

De la nuit ne reste plus

                que l’inouï battement

Du cœur

François Cheng / Qui dira notre nuit