Le mangeur de nèfles (morceaux choisis)
Par domcorrieras, le mercredi 29 juin 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
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Vieux
cerisier, peu de fruits
pourtant beaucoup de moineaux
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Idées
noires toute la journée
je change l’eau des poissons rouges
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Le vent
repasse l’étang
boutons de manche des canards
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Le chat dort,
il déteste qu’on éternue
pendant qu’il poursuit des souris
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On porte
les olives au pressoir
pour l’huile aux hanches d’amphore
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La nuit
mon ombre va
n’importe où j’allume ma lampe
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Les cendres
de nos disparus
sont peut-être couchées sur la lune
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Chaque soir
tohu-bohu d’oiseaux
discutant la politique du crépuscule
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Les vers mangent
les morts, la poule
mange les vers, et moi la poule
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Dimanche
à la campagne
et crac ils démarrent les tondeuses
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Érection
du matin, pour rien
un peu comme hisser les couleurs
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Un miroir
n’est jamais seul,
il rêve de se reposer devant le vide
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Lent
je me réveille,
dans la peau de mue de la chenille
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Cent mille ans,
l’humain s’il éternue
sent toujours le caveau de famille
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Café-couette
dit le gîte rural
Compostelle attendra la matinée
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Fin du marché,
des vieux se courbent
en deux, ils fouillent les cageots
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Il veut
se tuer mais
sur le bout de son nez une mouche
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Fagots
de petit bois
pour le feu, aube aux joues de fille
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Je t’écris
une longue lettre
là-bas les haricots montent vers le ciel
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Filles
en blue-jeans
dans la foule, le nid des oiseaux
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Werner Lambersy / Le mangeur de nèfles - Haïkus libres (morceaux choisis)