« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Orage

 

 

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Et soudain l’orage berceau frémissant

Exorcise notre arc-en-ciel exsangue

Nous prophétise des paradis immédiats

Berce notre jouissance mise en charpie

Émiette les angoisses tissées sous la neige

Et nous retourne des alchimies sans échardes

Ce n’est pas la fin, me chuchote la tourmente

C’est la route, l'itinéraire, vigile, origine

La vie succombe sans nous

Sans nous la mort exulte

L’orage furtif nous efface soudain le désert

Et nous chuchote la mer au téléphone,

Nous délivre de l’instant excommunié

Nous envoute, nous ravive, nous rassemble

Mon espérance

Le clavier de mes cuisses attend tes adagios

Accroupie sur tes hanches mon être te danse

Arpente tes vallées, escalade la pointe ultime de ton corps

Et l’Univers danse dans une meute de violons révoltés

Je ne veux pas t’embaumer tu ne veux pas me vampiriser

Nous sommes libres et célébrons l’infini de l’instant

Nous ne nous élisons pas, nous n'avons pas décidé

Debussy nous enfante dans Jardins sous la pluie

La vie unit nos racines

Et le mystère nous incarne en son âme

Chair de sa chair incendiée

Nous ne sommes ni pour un jour ni pour une heure

Nous sommes pour Jamais et Toujours

Maintenant plus d’orchidées creuses d'absence

Le silence est un florilège de poèmes qui chantent

Et dansent notre irrationnelle soif Céleste

En constellations de dauphins complices

Qui éclairent l’enfance de Dieu.

Cristina Castello / Orage (adaptation française Dom Corrieras)