ORPHELIN SAUVAGE
Par domcorrieras, le mardi 7 juin 2011 - Poèmes & chansons - lien permanent
Fadement mère
l'emmène en promenade
vers chemin de fer et rivière
— il est fils de l'ange furtif
du hot rod —
et il imagine des voitures
qu'il chevauche dans ses rêves,
si délaissé il pousse parmi
les automobiles imaginaires
et les âmes mortes de Tarrytown
à créer
de sa propre imagination
la beauté de ses ancêtres
sauvages — une mythologie
qu'il ne peut hériter.
Plus tard hallucinera-t-il
ses dieux ? S'éveillant
parmi les mystères avec
une lueur folle
de souvenir ?
La reconnaissance —
chose si rare
en son âme,
rencontrée en rêve seulement
— nostalgies
d'une autre vie.
Une question de l'âme.
Et les blessés
perdant leur blessure
en leur innocence
— une bite, une croix,
une excellence d'amour.
Et le père se désole
dans une piaule à clodos
aux méandres du souvenir
à mille lieues
de là, ignorant
du jeune étranger
inattendu qui
vagabonde vers sa porte.
Allen Ginsberg