« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

ON VOYAGEAIT


 

 

On voyageait

On se disait des mots ensemble

Ce n'était pas l'inspiration

Mais le cœur

 

Tu faisais l'amour

Comme on assassine

 

Le paradis des pommiers tranquilles

La patience des rives

L'élan têtu de la forêt

Tu me les donnais dans tes mains

 

Les gestes courtois de l'amour

et toute sa sauvagerie voilée

Le battement de la vie dans une gorge

Avec ses ruptures d'eau morte

Je les trouvais en toi

 

Maintenant le rivage est désert,

La voix muette,

La barque tirée

 

Je ne veux plus la peau nue

Mais l'os

 

Je ne veux plus la mer

Mais le roc

Claude de Burine