Fumée
Par domcorrieras, le jeudi 24 mars 2022 - lien permanent
— Pas mal ton rouleau « chat-fumée ».
— Ah tu l'as appelé comme ça ?
— Oui, c'était le plus simple.
— Alors ça te plaît ?
— Oui, j'adore ! Ce personnage qui fume… la fumée qui se transforme en chat… qui absorbe le personnage… qui devient lui-même de la fumée… et au final c'est la chat qui fume ! Puis qui se dissout à son tour…
— Comment tu l'interprètes ?
— De plein de manières !… Humain, animal… c'est égal, finalement, non ?
— Un peu…
— « En quelque sorte »…
— L'impermanence… c'est ça, au fond ce dessin : l'impermanence.
— C'est ça.
— C'est peut-être pour cette raison que je n'arrive toujours pas à arrêter de fumer…
— Quel rapport ? Tu me l'avais promis pourtant !
— Oui je sais bien. .. j'en suis tellement désolée…
— C'est trop bête… tu sais bien comme ça m'inquiète…
— Tu m'as dit de faire comme je sens… Et je fais surtout comme ja peux !
C'est déjà pas mal, tout ce que tu fais…
— Je ne voudrais pas trouver de raison fallacieuse, mais au-delà du phénomène de l'addiction, je crois vraiment que l'acte de fumer matérialise pour moi l'impermanence… comme ton dessin…
Corinne Guerci / Les petites lumières bleues