Les fontaines, les plantes, les incertaines lunes
Par domcorrieras, le mardi 18 février 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Les fontaines, les plantes, les incertaines lunes
Furent mon logis ; les ronces méprisées furent ma fortune
Les plantes lentement bruissantes et bougeantes
Aujourd’hui, malgré trente langues, trente sciences,
Seraient mon âme, ma vie en ses travaux enfin stagnante,
S’il n’y avait encore trente autres langues et sciences ;
Ma tête resterait ferme, après avoir été dix folies,
S’il n’y avait trente, quarante, mille autres folies.
Sans doute j’aurais besoin que les vents et les ruisseaux
Me guident, que les taureaux encore mettent leurs museaux
Dans mes jours abreuvés de lentes eaux.
Armand Robin / Le cycle du pays natal