« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Les fontaines, les plantes, les incertaines lunes


 

 

Les fontaines, les plantes, les incertaines lunes

Furent mon logis ; les ronces méprisées furent ma fortune

 

Les plantes lentement bruissantes et bougeantes

Aujourd’hui, malgré trente langues, trente sciences,

Seraient mon âme, ma vie en ses travaux enfin stagnante,

S’il n’y avait encore trente autres langues et sciences ;

Ma tête resterait ferme, après avoir été dix folies,

S’il n’y avait trente, quarante, mille autres folies.

 

Sans doute j’aurais besoin que les vents et les ruisseaux

Me guident, que les taureaux encore mettent leurs museaux

Dans mes jours abreuvés de lentes eaux.

Armand Robin / Le cycle du pays natal