« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Sous le signe de Breughel


 

 

Sous le signe de Breughel.

Le vieux.

D’abord.

Incantation à Breughel.

Les fols enneigés. Les gnomes déformés.

Les nains de glace désarticulés.

Où peut-on les voir ? Où peut-on les voir ?

Au Musée ? Dans la rue ?

Quel Musée ?

Au bout du Monde. Le Musée du bout du

Monde.

Puis.... nous irons voir des Peintures.

Le soleil croule. Le soleil s’écroule.

 

Erreur.

Paysage de glace.

 

Eux les Breughel difformes et amoindris.

Maintenant  répandus sur la Terre.

Viens.....  nous irons voir des Peintures.

C’est faux. L’original est volé.

Il reste la reproduction.

 

C’était Dimanche....

        et  du soleil à rompre les branches.

Anvers, Bruges, Chicago. Bâle. Madrid.

Siydney. Amsterdam. Outrèche. Lausanne. Londres.

Et les Breughel.

Glacés dans le bleu fixe du lointain.

Tous ces Musées que nous avons visités.

Hein ? on les a tous faits.

Je suis éreintée.

Ça c’est terminé en Nollande.

Terre occidentale.

Hôpital psychiatrique en liberté.

Les Asiles ont ouvert grand les Portes.

La Porte est ouverte – j’aime mieux vous le dire –

Vous pouvez partir si le cœur vous en dit.

Allez ouste.... Tout le monde dehors.

Foutez le camp.

 

                 MAIS FOUTEZ DONC LE CAMP.

Hélène Bessette / Le bonheur de la nuit (extrait)